Camille de Peretti prix Charles Exbrayat des lycéens 2024
" L'inconnue du portrait " (Calmann-Lévy)
Peint à Vienne en 1910, le tableau de Gustav Klimt Portrait d'une dame est acheté par un collectionneur anonyme en 1916, retouché par le maître un an plus tard, puis volé en 1997, avant de réapparaître en 2019 dans les jardins d'un musée d'art moderne en Italie.
Aucun expert en art, aucun conservateur de musée, aucun enquêteur de police ne sait qui était la jeune femme représentée sur le tableau, ni quels mystères entourent l'histoire mouvementée de son portrait.
Des rues de Vienne en 1900 au Texas des années 1980, du Manhattan de la Grande Dépression à l'Italie contemporaine, Camille de Peretti imagine la destinée de cette jeune femme, ainsi que celles de ses descendants.
Une fresque magistrale où se mêlent secrets de familles, succès éclatants, amours contrariées, disparitions et drames retentissants.
La chronique de Jacques Plaine
CAMILLE DE PERETTI
L’inconnue du portrait
Calmann-Lévy
Camille de Peretti est écrivain. Neuf ouvrages, trois prix
littéraires. Classée par l’Optimum dans le Top des 100
femmes qui font fantasmer les Français, elle a reçu à la
Fête du Livre de Saint-Étienne le prix Charles Exbrayat
2024. Ce vendredi 4 avril elle recevra le prix Charles
Exbrayat des Lycéens.
S’il est des tableaux qui du chevalet du peintre vont
directement s’accrocher aux cimaises d’un musée ou d’un
collectionneur, certains ont une vie plus mouvementée.
Sans parler de la Joconde qui disparut des radars de 1911
à 1913, des treize chefs d’œuvres - dont cinq Degas et trois
Rembrandt et d’une valeur de 500 millions de dollars - volés
à Boston en 1990, du Cézanne disparu du musée d’Oxford
pendant le feu d’artifice du millénaire, des deux Monet et du
Gauguin brûlés par la mère du brigand, du portrait de
Rembrandt volé quatre fois (d’où son inscription au
Guinness des records) ou du Cri de Munch volé deux fois
mais dons les voleurs eurent la délicatesse de remercier le
musée pour « sa mauvaises surveillance », l’énigme
de « la Jouvencelle » de Gustav Klimt dépasse de loin les mystères de ces crapuleries et de
toutes les autres accumulées ou cours des siècles.
Imaginez le tableau d’une jeune inconnue affublée d’un chapeau semblable à ceux d’Amélie
Nothomb, le cou enveloppé d’une écharpe à la Jean Moulin et peint en 1910 par Gustav
Klimt en Autriche. Un tableau qui disparaît en 1916 puis réapparaît en 1925 avec la même
femme, son même sourire, son même chignon, son même grain de beauté sous l’œil mais
sans chapeau ni sans écharpe et cette fois en Italie. Tableau qui disparaît une seconde fois
en 1997 pour être retrouvé en 2019 – en parfait état – dans un jardin de musée et dans un
sac poubelle.
Qui est cette femme ? Pourquoi son portrait disparaît-il ? Pourquoi de quelques coups de
pinceaux Gustav Klimt l’a-t-il débarrassée de son chapeau et de son étole ? Et encore
pourquoi ce tableau réapparaît-il vingt ans après dans un sac poubelle ?
Aidé, par Camille de Peretti, Isidore - « un accident de capote » - né sur les bords du
Danube puis cireur de chaussures à Manhattan avant de conquérir l’Amérique à la tête d’un
gigantesque consortium de cosmétiques va peut-être vous en dire plus. Même si le
monsieur n’est pas très bavard.
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