Les scellés apposés le lundi 21 avril après la mort du pape François sur l’appartement pontifical du Palais apostolique ont été retirés dimanche 11 mai 2025. Léon XIV a pu rouvrir les portes du vaste appartement situé place Saint-Pierre. Le pape américain pourrait bien réintégrer le Palais apostolique. Une décision qui marquerait un retour à la tradition, après le choix de François de résider à l'hôtellerie Sainte-Marthe pendant ses années de pontificat.
Les scellés posés le 21 avril dernier après la mort du pape François ont été levés ce dimanche. Léon XIV a ouvert dimanche 11 mai 2025 les portes de l’appartement pontifical du Palais apostolique, surplombant la place Saint-Pierre. Un lieu que ce religieux augustin pourrait bien réinvestir.
Depuis Pie IX, les papes ont élu résidence au cœur même du Vatican, dans le Palais apostolique. Seul François avait fait exception en préférant la simplicité de la Maison Sainte-Marthe. Un geste qui, selon l’historien Christophe Dickès, auteur de Pour l'Eglise – Ce que le monde lui doit s’inscrit dans la personnalité même de Jorge Mario Bergoglio : "Il avait dit qu’en découvrant les appartements, il avait eu l’impression d’entrer dans un entonnoir, isolé au fond d’un long couloir. Il ne se voyait pas vivre ainsi. Il a donc très simplement choisi Sainte-Marthe".
Le plus impressionnant, c’est la vue, probablement l’une des plus belles du monde : celle sur la place Saint-Pierre
Mais cette simplicité est loin d’être synonyme de luxe pour les appartements pontificaux. "Ils ne sont absolument pas fastueux, précise Chritophe Dickès. On y trouve deux chambres, une petite bibliothèque, un salon, une cuisine, une salle à manger. C’est sobre. Le plus impressionnant, c’est la vue, probablement l’une des plus belles du monde : celle sur la place Saint-Pierre."
Si Léon XIV choisit d'y emménager, il faudra toutefois patienter. Douze années sans occupants et 20 ans sans rénovation ont laissé des traces : des infiltrations d’eau, des corniches fragilisées, et même des herbes folles sur la terrasse.
Mais au-delà de la symbolique, cette possible réintégration touche les cœurs. Fidèles, prêtres, touristes, habitants de Rome : tous espèrent voir, un soir prochain, la lumière s’allumer à la fenêtre du pape. Une lumière discrète mais puissante, signe de la présence du Saint-Père, et de celle du Christ qui, depuis Rome, veille sur le monde.
La question revient souvent : les papes ont-ils toujours vécu dans la Cité du Vatican ? La réponse est non. L’histoire des résidences pontificales est aussi mouvementée que celle de l’Église elle-même.
Le Palais du Latran, dès le IVe siècle, a été la résidence principale des papes. À partir du XIIIe siècle, en raison de troubles politiques, les papes ont parfois trouvé refuge ailleurs : Viterbe, Orvieto, puis, plus durablement, Avignon. Ce n’est qu’après leur retour à Rome que le Palais du Quirinal a servi un temps de résidence officielle.
Mais depuis 1870, après la perte des États pontificaux et l’unification de l’Italie, c’est le Palais apostolique de la Cité du Vatican qui est devenu la résidence permanente des papes – du moins jusqu’à François, qui a choisi de vivre à Sainte-Marthe.
Aujourd’hui, l’éventuel retour d’un pape dans ces murs résonne comme une continuité spirituelle et historique. Léon XIV, en envisageant cette installation, s’inscrirait dans une tradition longue de plus de 150 ans.
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